Parution
de « La Mort immortelle », troisième et dernier tome de la trilogie de
Liu Cixin, dans vos meilleures librairies.
https://www.actes-sud.fr/catalogue/science-fiction-fantasy/la-mort-immortelle
Il
est des aventures qui marquent, dans tous les sens que peut prendre ce verbe. La
traduction de cette trilogie en fut une.
Merci
à tous les compagnons de route, et tout particulièrement Joëlle Gaffric, Lin
Chieh-an et Laurent Pagani, aux camarades traductrices et traducteurs du chinois
qui m’ont offert quelques bonnes idées, ainsi qu’à tous les écrivains et
traducteurs-écrivains dont la lecture m’a guidé (et aiguillonné) ces trois
années durant.
Merci
aussi aux chroniqueuses/chroniqueurs et blogueuses/blogueurs de tout poil qui offrent
toujours des lectures inspirantes des romans, quelque critiques qu’elles
soient.
Merci
enfin aux lectrices et aux lecteurs qui m’écrivent avec tendresse et
enthousiasme depuis la parution en français du premier tome (et même quand
c’est pour me dire qu’il faudrait que je traduise plus vite 😉).
Bonne
lecture !
PS :
Un lecteur m’a écrit pour me demander pourquoi le titre en français était
différent du titre anglais (« Death’s End »). Quelques
éléments de précision ci-dessous :
Une
précision avant tout (qui a son importance) : je traduis depuis le chinois
(depuis le chinois de Liu Cixin, en fait, parce que dire LE chinois, ça n’a pas
beaucoup de sens) et non depuis l’anglais.
Le
titre original du roman est 死神永生, ce qui plus ou moins littéralement pourrait signifier : « Le
Dieu/divinité de la Mort vit éternellement », rendre par Dieu des morts ou
de Dieu de la mort aurait été trop maladroit et trop « exotisant » :
la Mort n’est ni personnalisée, ni divinisée. La mort est ce qui survit à tout,
ce qui n’a pas d’horizon, l’ultime phare dans la nuit. Les lecteurs patients comprendront
sans doute mieux à la lecture du passage dans lequel la conception de l’immortalité
de la mort est abordée.
Certains en déduiront
que le titre anglais est donc à contre sens (puisque la Mort est sans fin) ;
d’autres, qu’en poussant un peu plus loin, on peut interpréter ce titre comme la traduction de l’idée de la fin de la Mort comme représentation de l’achevé, du fini. Naturellement, il ne m’appartient
pas d’en juger, mais c’est une discussion qui pourrait être très
riche (on notera d’ailleurs que dans d’autres traductions – en espagnol, par
exemple – « El Fin de la muerte » a aussi été choisi – en perdant
peut-être quelque chose du jeu de mot en anglais).
Mais pour tout dire,
le choix définitif du titre français découle d’une décision plus terre à terre :
Liu Cixin m’a confié qu’il n’avait pas voulu du titre anglais. On lui a
néanmoins imposé. Il m’a demandé (ainsi qu’à l’éditeur) de conserver le titre
original. Il a aussi rejeté plusieurs autres idées de titres que nous lui
avions soumis. Par respect pour l’auteur, et par volonté de rester proche du
sens original (ou du moins, de mon interprétation), nous avons donc fait le
choix de « La Mort immortelle ».
Je ne résiste pas
cependant à la tentation de dévoiler quelques-uns des « titres alternatifs »
envisagés ou tout simplement lancés sans réfléchir, dont certains ont été
soufflés par des ami.es qui se reconnaîtront. Les deux derniers avaient mes faveurs :
« La
Mort éternelle »
« Seule
la Mort est immortelle »
« La
mort comme seule éternité »
« L’éternelle
fin »
« La
Mort abolie »
« La
Mort à l’infini »
« La
Mort sans fin »
et
bien sûr : « Le Dernier phare » (les lecteurs reconnaîtront)
Bonne
lecture !
Le phare ultime, en référence à Virginia Woolf ?
RépondreSupprimerhttps://soleilgreen.blogspot.com/2016/12/le-probleme-trois-corps.html
https://soleilgreen.blogspot.com/2017/10/la-foret-sombre.html
Avec des mois de retard, je vois que certains commentaires étaient passés dans les spams, je m'en excuse...
SupprimerPour le phare ultime, c'est une expression (presque identique) utilisée dans le roman (autour du maelström de Moskstraumen). J'ignore si Liu Cixin avait pensé au phare de V. Woolf, mais j'aime à penser que oui. Je me trompe sans doute, mais cet aspect observation, passage du temps... peut y faire écho.
Bonjour,
RépondreSupprimerPourquoi la traduction du "problème à trois corps" est révisée lors de son passage en Poche ?
Il s'agissait surtout d'éliminer quelques coquilles, et de fluidifier certains passages.
SupprimerC'est le côté "chipoteur" du traducteur. ;)