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« La créolisation comme stratégie de traduction ? »

Nouvel article, accessible en ligne sur le site de la revue La Main de Thôt (n°2)


« La créolisation comme stratégie de traduction ? »

Résumé : 
À travers la présentation d’expériences de traduction de deux romans taïwanais plurilingues des écrivains Wang Chen-ho 王禎和 (1940-1990) et Wu Ming-yi 吳明益 (1971-), cette contribution propose une réflexion croisée sur la pratique et l’ontologie de la traduction. Dans chacun des deux textes étudiés, les auteurs font en effet un usage composite de diverses langues, principalement le chinois mandarin, mais aussi l’anglais, le japonais et surtout le taïwanais. La stratégie avancée pour la traduction de ces textes regorgeant de jeux de frottements et de coprésence entre différentes langues et mélanges de langue est celle de la créolisation. Cette contribution entreprend de revenir sur les nouvelles perspectives, ainsi que les potentielles limites que suggère cette méthode, en vue de préserver les modalités interactives entre les langues du texte original.

L’objectif de la traduction ne deviendrait donc pas tant une transmission communicative ou une traduction de contenus « équivalents », mais la pratique concrète d’une translation de poétiques prenant compte de l’indéterminé des langues elles-mêmes.


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